Zimbabwe : une arnaque au Bitcoin à 5 M$ fait de nombreuses victimes

Publié par Junie Maffock le

Zimbabwe Bitcoin

Au Zimbabwe, des investisseurs infortunés ont perdu près de 5 millions de dollars après avoir investi dans un système pyramidal associé au Bitcoin (BTC).

CryptoShares, un système de Ponzi qui sévit au Zimbabwe

Un média local rapporte que Martin Mhlanga, fondateur de la société d’investissements CryptoShares, s’est enfui avec 5 millions de dollars de fonds provenant d’investisseurs zimbabwéens.

Les épargnants auraient payé chacun 30 dollars pour adhérer au système, suivi d’acompte de 300 dollars. Les victimes croyaient investir dans du Bitcoin et ont été séduites par des promesses de rendement leur garantissant de doubler leur investissement initial.

« Au début, je l’ai cru parce que j’ai vu beaucoup de témoignages dans ses groupes WhatsApp, ne sachant pas que ceux qui témoignaient pour obtenir des milliers de paiements étaient ses employés destinés à nous tromper », a déclaré l’une des victimes, faisant référence à Mhlanga.

Mais le gourou ne s’est pas arrêté là. Il les a également encouragés à recruter d’autres personnes pour recevoir des commissions supplémentaires.

Elina Tshuma, l’une des souscriptrices, a prétendument investi 10 000 dollars en juillet dernier et dit ne jamais avoir reçu son premier paiement.

« J’ai pris tout l’argent que nous avions économisé avec mon mari et je l’ai investi après l’avoir convaincu que cela pourrait être notre chance et il a accepté. Mais maintenant nous ne nous parlons plus et si je ne récupère pas cet argent, ce sera la fin de mon mariage », dit-elle.

Certains de ces malheureux sont allés jusqu’à s’endetter pour ne pas rater ce que les escrocs appellent communément « l’opportunité du siècle ».

Une source anonyme a déclaré au quotidien NewsDay qu’elle avait failli se suicider après avoir constaté l’arnaque. Celle-ci a confié avoir vendu sa maison pour 75 000 dollars et contracté un prêt de 20 000 dollars pour réunir la somme de 95 000 dollars, dans l’espoir de la doubler.

D’un autre côté, certains membres ont profité de la supercherie et ont pu s’offrir des maisons et des voitures. Mais ceci est typique des systèmes pyramidaux, où ceux qui sont au sommet profitent des entrées des nouveaux venus. En réalité, le seul but de cette manœuvre est de donner aux prospects l’illusion que cette activité est florissante.

Nombreux sont ceux qui ont investi toutes leurs économies dans cette affaire. Aujourd’hui, ces personnes sont submergées par la détresse et la crainte d’un lendemain incertain.

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Pouvons-nous espérer des remboursements à l’avenir ?

Les tentatives pour contacter le fraudeur sont pour l’instant restées vaines. Les réseaux sociaux qui servaient à promouvoir CryptoShares ont été abandonnés par leurs administrateurs.

Cependant, les victimes de l’escroquerie ont créé différents groupes WhatsApp pour débattre de la manière dont elles pourraient récupérer leurs fonds. Une action en justice est même envisagée.

Depuis juillet dernier, Mhlanga a reporté à plusieurs reprises les dates de paiement, prétextant diverses excuses. Par la suite, il aurait demandé aux investisseurs de verser chacun 10 % de leur argent investi afin qu’il puisse débloquer son compte et effectuer tous les paiements.

Sur Twitter, une source révèle que les signes avant-coureurs de cette fraude étaient perceptibles depuis le mois d’août. À cette époque, un dénommé « Big Boss Martin », supposément Martin Mhlanga, a écrit le message suivant dans l’un des groupes de discussions.

« Bonjour, c’est tellement triste que certains aient planifié et ouvert un groupe pour faire arrêter mes administrateurs. J’ai un mot pour vous. S’il vous plaît, allez-y. Il n’y a pas de loi dans ce monde qui puisse restituer à quelqu’un des bitcoins. Le plus triste est que je suis au courant de tous vos plans. Vous n’avez qu’à attendre que je finisse ce que je fais et que j’envoie les paiements. Dans le trading, vous devez faire face à de nombreux défis, dont certains qui ne peuvent pas être mentionnés aux investisseurs. Et quant à mes administrateurs, je ne les connais pas. Ils attendent aussi des paiements comme vous. Si le pire devait arriver, je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour les protéger. Vous pensez que j’aime ce qui se passe. Ceux qui recherchent le portefeuille d’investissement, si vous remarquez que je n’ai pas encore déplacé les fonds, je peux aussi vous donner mes autres portefeuilles que j’utilise pour retirer des fonds des courtiers. J’ai certains problèmes que je suis en train de régler. Ceux qui veulent faire ce qu’ils veulent faire, je ne vous en empêcherai pas, mais faites attention, vous pourriez finir par être celui qui ne recevra pas votre argent de ma part. Soyez juste patient, je vous enverrai votre argent ».

Cette déclaration, bien que teintée de bonne volonté, témoigne du mépris de l’auteur pour les victimes. En effet, celui-ci exprime clairement son intention de s’arroger le droit de décider qui recevra ou non ses fonds. Rien de bien encourageant !

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De telles combines se reproduiront tant que les gens ne seront pas sensibilisés aux principes de base de l’investissement.

C’est l’occasion pour nous de rappeler aux investisseurs en cryptomonnaies de faire preuve de vigilance car il existe de nombreuses escroqueries avec de belles promesses d’enrichissement rapide.


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