La COBAC interdit les cryptomonnaies en zone CEMAC. Quid de la RCA ?

La Commission bancaire d’Afrique centrale (COBAC) a interdit l’utilisation des cryptomonnaies dans les six pays membres de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC). Cette mesure, selon le régulateur, a pour but d’assurer la stabilité financière dans la sous-région. Pendant ce temps, la RCA, qui vient de reconnaître le Bitcoin comme monnaie légale, applique la politique de l’autruche.
La COBAC s’insurge contre les cryptomonnaies
Le 6 mai dernier, la COBAC, qui supervise le secteur bancaire en Afrique Centrale, a organisé une session extraordinaire pour évaluer l’impact des cryptomonnaies sur le système financier dans l’ensemble du bloc économique.
À l’issue de la rencontre, le régulateur a publié une déclaration condamnant formellement tout usage des crypto-actifs au sein du bloc économique. Selon la COBAC, cette décision est motivée par son désir de garantir la stabilité financière et de protéger l’épargne des consommateurs.
Ainsi, les cryptomonnaies font désormais l’objet de mesures restrictives au Cameroun, en République centrafricaine, au Congo, au Gabon et en Guinée équatoriale. Sont alors interdites la détention, l’échange, la conversion ou toute autre opération impliquant des cryptomonnaies.
Par ailleurs, le régulateur a affirmé qu’il prendra des dispositions pour identifier et dénoncer les transactions liées aux crypto-actifs.
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La RCA tient tête aux régulateurs
Ces nouvelles mesures sont prises après que la République centrafricaine (RCA) ait adopté le Bitcoin comme monnaie légale le 27 avril dernier.
Serge Ghislain Djorie, un porte-parole du gouvernement centrafricain, a fait savoir à Reuters que la décision de la COBAC de sanctionner les cryptomonnaies ne lui avait pas encore été officiellement notifiée. Il a ajouté que son pays donnerait suite à l’annonce dès qu’il sera en possession dudit document, laissant entendre que son gouvernement ne modifiera pas nécessairement sa politique.
« Nous attendons que le document soit officiellement transmis avant de pouvoir répondre. Il faut comprendre que chaque État a la souveraineté », aurait déclaré Djorie.
La légalisation des cryptomonnaies en RCA a fait couler beaucoup d’encre. À l’époque, certains experts avaient évoqué leur appréhension devant le manque de préparation, la faible pénétration d’internet, le manque d’électrification et les conflits qui sévissent dans le pays. Jusqu’à présent, le gouvernement centrafricain n’a fourni que peu de précisions sur ses justifications et sa mise en œuvre.
Il convient également de rappeler que la BEAC est intervenue pour inviter la RCA à faire marche arrière, en précisant que le pays devait se concentrer sur l’application des politiques monétaires de la CEMAC pour réduire la pauvreté.
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