Selon la BAD, l’interdiction des cryptos au Nigeria nuit au secteur du travail

Selon un récent rapport publié par la Banque africaine de développement (BAD), la restriction de l’utilisation des cryptomonnaies au Nigeria handicape fortement les millions de jeunes Nigérians qui vivent de cette industrie.
Le Nigeria supprime des emplois en interdisant les cryptomonnaies
Le rapport, intitulé « Africa’s Urbanization Dynamics 2022 : The Economic Power of Africa’s Cities« , est le fruit d’une concertation entre la Banque africaine de développement (BAD), l’Organisation des nations unies (ONU) et l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
Il précise que les politiques gouvernementales imposées aux cryptomonnaies ont entravé la circulation des capitaux des investisseurs étrangers et provoqué des répercussions désastreuses pour les jeunes Nigérians qui gagnent leur vie grâce à ce secteur.
En effet, les perspectives offertes par cette technologie sont très intéressantes, qu’il s’agisse de la création d’applications, du commerce de cryptomonnaies ou encore du travail en freelance.
« De ce fait, de nombreux jeunes peuvent se connecter à l’économie mondiale et gagner suffisamment pour s’en sortir. Cependant, cela implique des dépenses en données et en appareils, et peut être frustrant lorsque des politiques gouvernementales arbitraires sont adoptées », mentionne le rapport.
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Des mesures contre-productives
Pour rappel, les Nigérians sont très largement en avance dans l’adoption du Bitcoin en Afrique. Pourtant, le gouvernement fédéral, avec le concours de la Banque centrale du Nigeria (CBN), affiche invariablement une hostilité à l’égard des cryptomonnaies.
C’est ainsi que, l’année 2021 a été le théâtre de nombreuses suspensions et interdictions émanant des pouvoirs publics nigérians, parmi lesquelles :
- Une directive interdisant aux institutions financières de faciliter le trading des cryptomonnaies publiée en février 2021 ;
- Le gel des comptes bancaires de quatre startups fintech par la Banque centrale du Nigeria ;
- La suspension de la plateforme AbokiFX, un agrégateur de prix accusé de rassembler les taux de change du naira sur le marché noir.
Pourtant, malgré les menaces, nombreux sont ceux qui parviennent à contourner ces mesures pour poursuivre leurs activités commerciales, privant le pays de taxes qui, sinon, alimenteraient les caisses de l’État.
Les conclusions du rapport montrent clairement qu’en interdisant les cryptomonnaies, le Nigeria dessert son économie en supprimant des emplois d’une part et en bloquant les flux entrants d’autre part. Par conséquent, plutôt que d’interdire les crypto-actifs, il faudrait que le gouvernement envisage sérieusement de les réglementer.
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