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Si vous êtes en train de lire cet article sur votre smartphone, votre tablette ou votre ordinateur portable, il y a de fortes chances que la batterie de votre appareil renferme du cobalt extrait de la République démocratique du Congo (RDC). Dans les lignes qui suivent, découvrez comment la RDC tire parti de solutions basées sur la blockchain pour surveiller sa production de cobalt.
Les enjeux du cobalt pour la RDC
En tant que plus grand pays d’Afrique subsaharienne, la RDC possède un sous-sol riche en ressources minérales, dont le cobalt, le cuivre, le zinc, l’argent, le germanium, l’uranium, l’or, le coltan, l’étain, le diamant, et bien d’autres. Le cobalt, en particulier, est un composant essentiel des batteries rechargeables lithium-ion utilisées dans les appareils électroniques grand public et les véhicules électriques.
Malgré cette richesse minérale, la RDC est confrontée à des défis économiques, et le contrôle du cobalt est également devenu un enjeu sociétal. Les conditions de travail inhumaines, en particulier le travail des enfants, dans les mines de cobalt ont été dénoncées par des organisations telles qu’Amnesty International, conduisant à des poursuites contre des géants de la technologie.
Initiatives blockchain : “Better Cobalt” et RSBN
Pour améliorer la traçabilité du cobalt congolais, des initiatives ont été lancées, dont le projet “Better Cobalt”. Lancé en 2018 par RCS Global, cette initiative vise à rendre la chaîne d’approvisionnement du cobalt plus éthique et transparente. Elle utilise le Responsible Sourcing Blockchain Network (RSBN), construit sur la blockchain d’IBM.
Chaque sac scellé de cobalt produit par un mineur artisanal est équipé d’une étiquette numérique enregistrée sur la blockchain. Cette démarche a été testée avec succès en 2019 sur le site de la mine de Huayou en RDC, montrant l’efficacité de la blockchain dans le suivi des minerais.
Initiative de Cobalt Blockchain
Une autre entreprise, Cobalt Blockchain, basée au Canada, utilise la blockchain pour réinventer la chaîne d’approvisionnement du cobalt en RDC. Elle s’assure que la production de cobalt respecte des normes éthiques, notamment en évitant le travail des enfants et le financement de conflits armés. Les données enregistrées sur la blockchain permettent aux producteurs et aux consommateurs de connaître l’origine et le parcours des matières premières de manière fiable et sécurisée.
Défis à relever
Malgré ces initiatives, des défis subsistent. La complexité de la chaîne d’approvisionnement du cobalt, la corruption, le manque de coordination stratégique, et l’absence d’initiatives gouvernementales posent des obstacles. Pour que la blockchain soit pleinement efficace, une collaboration étroite entre les acteurs publics, privés et la société civile est nécessaire.
Conclusion
Bien que la blockchain apporte des solutions significatives, il reste du chemin à parcourir pour assurer une traçabilité totale du cobalt congolais et promouvoir un commerce éthique bénéfique à tous les acteurs, en particulier au peuple congolais.